• Sais-tu


    le cri de l’enfant


    le murmure


    de l’embrun


    le silence de la terre

     

     

     

    ©Anne Le Sonneur

     


     


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  • L’attaque

    du plus petit

    les pleurs du merle

    l’acharnement

    de la pie

     

    silence

     

    Puis

    ailleurs

    sa soif

    toujours

    plus grande

    le nid d’une mésange

     

    mes yeux se ferment

    en leurs cris

     

    je rêve de douceur

    cher accordeur

    est-ce vraiment utopie ?

     

    Anne


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  • Cher accordeur,

    J'entends votre présence. Je sais que vous êtes là et reviendrez vous poser dans les jours à venir.

    Je sais que vous oserez à nouveau ces mots choisis, ces baumes qui nous offriront de nous reconnaître, d'être, d'espérer, de voir au-delà, en nous.

    Je sais votre fragilité, bien plus profonde que la rosée.

    Par l'absence de vos mots, j'aurai accueilli le regard de cette enfant que vous aurez croisée en mes pupilles.

    En vos silences, j'ai reçu tout ces visages que vous aurez portés en vos yeux, leurs mots et leurs murmures.

    Je sais, aujourd'hui, la vielle dame et le petit garçon. J'entends votre cœur et ce souffle de tendresse, de détresse parfois.

    Je perçois cette fêlure en vous.

    Je vous attends.

    Anne


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  • Vos mots déposés sur le paillasson...


     

    J'aurai entendu


    la faiblesse


    de l'arbre


    le cri


    de l'enfant


    et les larmes


    de la femme

     

    et je n'aurai


    pas toujours su

     

    dire

     

    J'aurai tant


    parfois


    voulu me taire


     

    je reviens, Anne...

     

    L.


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  • Vous...


    Te souviens-tu de cette vieille dame qui s’asseyait, à chaque aube, sur le banc du boulevard Berthier ? J’ai voulu passer la saluer, ce matin, elle n’était pas là. Je me suis aussitôt inquiété, tu t’en doutes. Tu sais sa ponctualité, je t’ai déjà parlé d’elle...


    Grand silence, vous restiez assis, immobile, perdu en vous, au creux de ce fauteuil, presque invisible,tant vous vous effaciez. Je n'osais plus bouger.


    Quelques jeunes, un peu éméchés ont voulu la taquiner, hier soir...


    De nouveau, votre voix ne parvenait plus à rejoindre vos lèvres. Vous serez resté dans ce mutisme qui vous disait. Puis, avant de partir, cette phrase à peine audible…


    Plus aucun mot n’est utile...

     



    Ce soir, en votre absence, le train file, la nature défile et quelques-uns osent se dire. Je pense à vous. J’imagine votre silhouette dans le wagon. Quelques conversations se jettent au creux des oreilles de ces voyageurs que nous sommes :


    Instance de divorce, t'inquiète, je gagnerai...


    Le train sera à l’heure, tu viens me chercher ?


    Arrête de jeter ton nounours !


    Et je vous vois vous approchant de chacun, dans la douceur de vous-même, dans la douceur de votre parole...

     

    Vous traversez le couloir. Vous vous baissez pour ramasser l’ourson et le tendez à l’enfant avec ces mots, dans votre souffle si doux :


    Tu sais, à force de le renvoyer par terre, ton petit ours ne voudra plus revenir.


    La petite fille vous regarde de ses grands yeux clairs, soudain inquiète ; puis elle serre sa peluche contre son petit corps.


    A chaque gare, je vous espère, je guette votre silhouette. A chaque visage, je vois le vôtre et j’entends ce que vous avez pu ressentir. A chaque arrêt, vous me donner d'entendre bien au-delà !

    Prenez soin de vous.

     

    Anne

     

     

    Ces mots de vous


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