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Autoportrait ?
Pour le défi 73 des Croqueurs, proposé par et pour TOI, Tricôtine…
Quel autoportrait tracer en quelques lignes, quelques mots, à peine quelques murmures, quand l’ombre m’est si chère ?
D’une allure longiligne, sans avoir la peau sur les os, mon teint est mâte même s’il fait parfois grise mine. Mes oreilles se sont allongées, depuis que j’écoute un peu plus tout ce qui bruisse autour de moi. Je crois bien que ce changement relève de la nuit des temps, temps de l’enfance, de mes yeux écarquillés sur les rires, les cris, les larmes, les vies qui nous entourent.
Svelte donc, il m’est aisé d’aller par tout chemin, même les plus étroits. Alors, vous ne serez pas étonnés si je vous dis que j’affectionne particulièrement les sentiers côtiers et pistes de montagne. L’errance m’est une respiration. Tout se dit là, à chaque pas, du plus grand au plus petit.
Les années écoulées m’ont portée vers l’écoute des brindilles et des cailloux. Vous n’imaginez pas tout ce qu’ils peuvent nous raconter lorsque l’on tend un peu l’oreille (un peu seulement, sinon, elle risque d’être pendante et ne plus rien entendre). Et les uns comme les autres m’ont offert le chant des hommes.
D’un caractère joyeux et plutôt confiant, il m’arrive parfois de ne plus suivre une voie, de refuser d’avancer comme chacun le voudrait, de marcher apparemment de travers, parce qu’en leurs lumières je me sens aveugle. Je ne suis pas mouton, je ne suis pas troupeau et à chaque pas que je fais, c’est là, plus fort que moi, je sens le frémissement de l’être. Pourquoi continuer et rester sourd à tout cri ? Sur ces sentes salées et enneigées, je me sens libre, si libre d’écouter, de recevoir enfin le cœur des hommes !
Aussi, certains n’hésite pas à dire que je suis têtu ! Mais comment ne pas l’être ? Ne serait-ce pas renier ma souche bretonne ? Et, croyez-moi, pour ce qui est des souches et des racines, je m’y connais un peu ! Des brindilles aussi, pour les avoir si longtemps côtoyées.
Têtu peut-être, mais les épaules larges, ou plutôt robustes malgré un dos qui fatigue. J’ai appris très tôt à porter chaque fardeau dans un accueil et un grand sourire qui monte jusqu’aux oreilles (décidément, dans ce propos, elles ne me quittent pas !). Recevoir en ses entrailles plus que les doutes humains, transmettre par son échine l’infinie tendresse…
Quelques mots, donc, d’un autoportrait mais l’image parle d’elle-même. Un clic ICI pour la photo.
©ALS
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Commentaires
Je suis heureuse, Flipperine, que tu te reconnaisses dans le regard de l'âne. J'aime son humilité têtue ! Belle soirée à toi. Anne
L'âne est un petit être qui porte et qui donne. Il ne peut donnner que s'il ressent cette chaleur pour chacun... un chemin
Prends soin de toi, Jeanne
Anne
je ne connais pas beaucoup les ânes. Mais je les aime depuis ... l'école maternelle et Francis Jammes. Ils me semblent doux et attachants. Ne jamais suivre tous les sentiers ... j'aime ce portrait dans lequel je me retrouve aussi, (la gaité en moins)
belle fin de semaine, Ânne
Quel piége malicieux cet autoportrait , j'étais étonnée que tu parles au masculin alors que je te retrouvais dans ton écoute des brindilles.
J'aime beaucoup cette pirouette empreinte de sensibilité et douceur comme notre ami à quatre pattes que j'aime tant.
Douce soirée, bises Anne
Ah ! la curiosité !!!
Le portrait est de nous deux, Eva. J'ai osé beaucoup me dire dans ces mots-là. Un seul mensonge : mes oreilles ne sont pas aussi grandes !
Bisous à toi
Ouf ! tu me rassures pour les oreilles
Quant à l'âne, je crois bien que son regard ma toujours accompagné.
Bises à toi, Rose
Anne
Pas besoin de te faire toute petite, Lenaïg, l'âne est toujours en joie lorsqu'il accueille ! Amitié à toi
Je n'ai pas pu résister à ce jeu homophonique ! Et puis, je crios que nous nous ressemblons un peu !!! Gros bisous à toi
et c ' est comme ça qu' on se fait avoir,
avide de photos!!!!
mais j' ai bien aimé cette description et ne sait plus à qui l' attribuer
aux deux , peut -être
merci de ces mots qui m' ont fait rêver un instant
bisous
Je ne m'attendais pas à la photo après ce portrait !
Continue chère Anne, d'écouter les brindilles pour nous, et de nous raconter ..
Gros bisous en nocturne
Oh ! oh ! Toi aussi ton oreille te travaille, Anne ! Pour la suite, chut... et dès qu'un instant te libère pour nous promener...
Belle nuit à toi
Bises
Oups ! je ne sais pas où j'irai, Catheau, mais le petit âne et moi poursuivons notre chemin. J'avoue que j'entre toujours la dernière, pour être sûre que tout le monde est là...
Tu ne croyais tout de même pas que j'allais me décrire sans un pied-de-nez ! J'aime l'ombre et les pirouettes... Et les ânes aussi. Belle nuit à toi, Quichottine.
Morte de rire en voyant la photo... Je me demandais aussi pourquoi tu écrivais au masculin. :))
Merci pour ce portrait, j'adore !
Bises et belle journée, Anne.
Bonsoir Anne et petit âne, je viens faire une caresse à vos âmes et arpenter avec vous vos beaux sentiers. Comme vous êtes au fond deux solitaires, je me ferai toute petite à vos côtés ! Amitié.
C'est une merveilleuse balade que tu nous offres là, de bien belles brindilles à observer et des tas de petits cailloux à écouter nous parler de toi. Un autoportrait tout en douceur.
Belle soirée
Là, c'était un vrai défi !!! et j'ai dit l'âne, mon ami. Je crains qu'il ait beaucoup déteint sur moi... Allez, ces mots étaient pour toi, chère capitaine, Jojo rentre dans sa coquille... Gros bisous
Je continuerai cette route, Carole, où tout est accueil et ré-sonne... Et puis, ici, c'est juste quelqu'un de très simple... alors me dire tu me ferait plaisir. Anne
Non, non, tu te trompes ! Je parlais de mon frère l'âne, du fardeau qu'accueille son échine, des brindilles humées par son museau, des chemins que parcourent ses sabots, des murmures que ses oreilles... bon, ben oui, Mireille, tu n'es pas dupes... Chut ! je retourne vers le silence. Bises à toi. âne
Je n'en reviens pas: te voici bavarde.... et tu te dis réellement telle que tes poèmes te laissent entrevoir: les racines, les silence, les chemins, les brindilles, l'autre, l'écoute.... Bises. mireille
J'ai rencontré un âne gris hier. Crois-tu que l'âne sois plus têtu. Il est doux.
Je me dis que beaucoup de nos régions font des hommes têtus, parfois un peu rudes mais doux à l'intérieur.
La vie nous roule et nous fait.
Tu t'es bien décrite, tout en finesse.
Bonne fin d'après-midi Anne.
Continuez votre route, à des an(n)ées-lumière, sur ces beaux chemins de traverse, et que le chant du monde sonne et ré-sonne à vos oreilles,..
Carole
Ce glissement subtil de la femme à la bête, (et retour...) nous le connaissons bien. Peut-être est-ce pourquoi la nature nous parle.
Amitiés. Announe.
J'en suis baba Anne , tu t'es dite !! avec l'aisance de ta plume et le coeur qui l'anime !! Je te vois (je triche un peu de l'avantage d'une rencontre), têtue (comme ce mot m'est familier et plaisant) les zoreilles frissonnantes allongées vers la vie!
Que c'est joli un âne gris !!! j'en prendrai bien un dans ma ménagerie gros bizzzoux depuis le mât qui craque sur la coquille ... hou le vertige me guette , les matelots sont nombreux à l'appel !!
J'ai une affection particulière pour les ânes
Ce n'est pas une question d'oreilles :-)
Merci pour le partage!
Bises
Rose
Bravo ! C'est marrant, quelques indices m'avaient mis la puce à l'oreille... nous avons au moins un point commun facilement repérable par tous, d'autres aussi mais ceux-là, chut...
Bonne journée Anne
Bises
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Art et belle manière de partir sur ses deux pattes pour retomber avec habileté et grande discrétion sur ses quatre pattes ...
J'ai beaucoup aimé cet autoportrait "clin d'oeil" débordant de sensibilité.
Amitiés Anne