Au-delà du miroir

libérer le regard

franchir le pas des contes...

 

 

 

 

 

 

 

entendre la voie de la porte

les bras tendus

le rire du si petit

 

entrer dans le monde

de l'infime

et son murmure

si présent

 

©Anne L S

 

 

 

Pour le premier regard, là

 

 

 

 

 

 

 

Lorsque le brouillard se lève, et si ses pas égarés l’y portent, le voyageur peut apercevoir, au creux d’une vallée, la terre des contes, une île suspendue entre deux bras du fleuve, d’un fleuve dont le courant est si puissant que nulle embarcation ne s’y est jamais aventurée.

Souvent, l’homme croit à un lieu désert et passe rapidement son chemin. Mais s'il est curieux, si son œil est avisé et son ouïe fine, alors, il verra quelques silhouettes furtives, entendra remonter avec la brume les paroles de ce petit monde.

 

 

©Anne L S

 

 

Le brouillard s'était dissipé. Sur l'île, tous s'activaient, lorsqu'une voix leur parvint, de l'autre côté de l'onde, à flanc de colline :

 

Le visage d'un homme

sombre

grave

cheveux longs et blancs

Un sage ?

 

 

Adamante

 

 

 

Ils frémirent à ces mots murmurés...

 

 

 

 

C’était un matin d’automne

un matin de brume

le pays se dévoilait

à peine

dans le murmure

des herbes

les arbres

dormaient encore

la rosée

délicatement

se posait

la pierre

se taisait

recevant

la naissance du lutin

 

©Anne L S

 

 

 

Au pays des contes,

il est

un arbre céleste

qui tend

ses branches

vers le cœur

de la terre

©Anne L S

Genèse

 

Etait-ce le temps d'après le chaos, l’aube première des contes qui s’offrait à mes yeux ? Dans l’obscurité surgit la lumière et l’envol de l'oiseau. Dessinait-il ainsi les premières terres, un chemin à travers les eaux ? Etait-ce les premiers murmures que cueillerait, plus tard, le lutin ?

 

 

 

 

©Anne L S

 

 

 

 

 

 

L'oiseau,

le premier arbre

le début d'un fleuve...

  un lutin caché dans les algues

attendait son heure

observant les tourbillons de la création

qui sculptaient des visages

pour les effacer aussitôt...

Le monde se cherchait.

 

Adamante