Etre là sans oser poser son regard. Cheminer lentement, puis apercevoir un enfant tenté par la flaque, un pied qui jouerait bien avec la lumière. Entendre les paroles de la mère qui soudain rugit, comme deux mondes qui ne se comprennent pas. Entendre vos mots absents, dans le sourire de l’enfant. Comprendre qu’un autre s’est dit, que vous aurez accueilli, cette fois dans votre silence. Je sais votre douleur.

Anne

Je prends la plume, ce soir, pour vous dire cette étrange sensation de vous. Vous souvenez-vous notre première rencontre, en ce matin d’hiver ? Il me fallait un thème, un personnage, quelques notes à publier et tout n’était que mutisme autour, en moi. Puis vous êtes apparu, tout naturellement, comme une évidence. Vous étiez là, devant moi, au détour d’une rue, si vivant. Dès nos premiers échanges, j’ai su cette simplicité d’une relation, au cœur même de vos silences.

Ce soir, au-delà de votre absence, vous êtes là, dans la certitude de votre présence, assis dans ce fauteuil qui vous accueille depuis notre rencontre. Comment expliquer ? Je ne vous imagine pas ; je ne recours à aucun souvenir. Vous êtes, à quelques mots de moi.

Et, cette parole de vous : Tu sais, parfois, j’ai peur de me poser, m’endormir et t’oublier. Je sais que vous n’avez rien oublié. Je frissonne en votre délicatesse. Ne vous éloignez pas trop.

Anne

Je voudrais trouver les mots pour vous dire, qu'enfin chacun vous accueille. Je sens qu’ils sont là, à deux doigts de ma plume, au creux de mon souffle... Quelques lignes, quelques pages ébauchées et, dans cette absence de vous, votre regard qui paraît effacer mes mots, les voiler encore un peu... Qu'avez-vous fui pour ce silence-là ?

Ce soir, vous me laisser seule avec cette musique...

Qu'avez-vous donc vu, entendu pour que ma parole se musèle ?

Je vous espère...

Anne

Mes premiers mots de vous, pour vous, dans votre grand silence et votre absence, seront d’image. Si je devais faire votre portrait, cher accordeur de mots, il serait celui-là…

  Le croquis des mots

Non un être de marbre mais un peintre des cœurs,  un homme capable de tout entendre, d’accueillir en nous le visage de l’autre et, par vos mots, par votre délicatesse, nous redonner vie.

Je vous attends.

Anne

Ces mots de vous

Oh, je m’en veux, cher accordeur de mots. Je vous ai croisé, nous nous sommes rencontrés ( Défi 49 : L'accordeur de mots ). Vous vous êtes confiés, puis les jours passant, j’ai oublié de vous dire. Pourtant, si vous saviez !

Je trouve, ce soir, ces mots de vous glissés sous ma porte, vos mots si démunis :

J’entre au pays du silence.

Là, vraiment, il le faut.

Je pousserai ta porte

les mots revenus.

Avec mon amitié.

L.

Je vous attends donc, et dans cette attente, je dirai un peu de vos mots accueillis…

Anne.